AIESC, XXVIII Colloque à Chartres

 

Rapport de la session de la matinée du samedi 30.8.2014.

La dimension politique – un nouvel ordre est-il faisable?

Modérateur: Manfred Spieker

 

 

La session a débuté par un témoignagede Mme Lidmila Nemcova de Prague intitulé “MENE TEKEL – la mémoire des Tchèques sur les régimes totalitaires du passé“. Son témoignage focalisait sur le comportement à adopter avec un passé totalitaire après la fin d’un système totalitaire. Comment peut-il être rendu justice aux victimes du système totalitaire si les coupables sont aussi les bénéficiaires de la disparition de l’ancien système? Dans la discussion qui s’en suivit il a été question des diverses formes d’assumer le passé totalitaire (tables rondes, commissions de vérité, recueils d’archives, tirer un trait définitif). Tous les intervenants sont tombés d’accord sur le fait que la mise en oeuvre d’un ordre de liberté était possible à condition de ne pas écarter ou réprimer le passé totalitaire et que les personnes responsables soient appelées à en rendre compte.

 

 

Fr. Ellis, prêtre anglican d’Accra, a parlé de „Christian hope and new totalitarian threats in Africa“. Il estimait qu’une politique réduite à obtenir et garder le pouvoir constituait une menace totalitaire permanente à laquelle il opposait la prêche de l’Evangile. La discussion animée qui s’en suivit a été l’occasion de rappeler que l’Eglise anglicane du Ghana en tant qu’Eglise d’Etat dépendait par trop dudit Etat, tandis que l’Eglise catholique, indépendante, se prêtait de ce fait mieux à exercer un rôle de surveillance clairement susceptible de générer des conflits.

 

 

Rafael Alvira de Madrid (auparavant Pampelune), dans sa contribution intitulée „Moyens de former à la liberté pour la construction d’une société vraiment humaine“, posait, dans une perspective philosophique, la question des conditions d’une société humaine. Sa thèse de dire que, pour une société humaine ce n’était pas tant la démocratie qui était déterminante, mais bien plus la famille comme cellule et âme d’une société, a entraîné une discussion animée. La séparation des pouvoirs serait a minima un élément indispensable d’une société libérale.

 

 

Il revint à Michel Veuthey de Genève de clore une matinée animée avec sa contribution „Le totalitarisme du droit positif“. Il montra à l’aide du positivisme juridique de Hans Kelsen, qui fut inopérant aussi devant le régime totalitaire du national-socialisme, que seul un fondement de droit naturel du droit positif était susceptible de barrer la route au totalitarisme. Le pape Benoît XVI de même que la Commission théologique internationale aurait rendu attentif de manière répétée à cette nécessité du droit naturel. La Charte des Nations unies autant que la Déclaration universelle des droits de l’homme ont un fondement de droit naturel.

 

 

Manfred Spieker