(The english version follows the french one in the following text.)

La terre crie…parce que nous avons péché, un profond et sincère examen de conscience et repentir est nécessaire pour changer de route, cela doit se traduire en attitudes et comportements concrets plus respectueux de la création, nous ne devons pas croire que ces efforts sont trop petits pour améliorer le monde. 

Egalement l’intention de changer de vie doit imprégner la culture et la société dont nous faisons partie vers une capacité de cohabitation et de communion…

En conclusion, pirons et agissons : paraphrasant saint Jacques, ” la miséricorde sans les œuvres est morte en elle-même”.

PAPE FRANÇOIS –1er septembre 2016 : Message pour la deuxième Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création

Voir : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/pont-messages/2016/documents/papa-francesco_20160901_messaggio-giornata-cura-creato.html

Introduction  : Usons de miséricorde envers notre maison commune

 

En union avec les frères et les sœurs orthodoxes, et avec l’adhésion d’autres Églises et Communautés chrétiennes, l’Église catholique célèbre aujourd’hui l’annuelle « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création ». Cette occasion entend offrir « à chacun des croyants et aux communautés la précieuse opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons ».[1]

Il est très encourageant que la préoccupation pour l’avenir de notre planète soit partagée par les Églises et les Communautés chrétiennes avec d’autres religions. En effet, au cours des dernières années, de nombreuses initiatives ont été prises par des Autorités religieuses et par des organisations pour sensibiliser encore plus l’opinion publique aux dangers de l’exploitation irresponsable de la planète. Je voudrais mentionner ici le Patriarche Bartholomée et son prédécesseur Dimitrios, qui pendant de nombreuses années se sont prononcés constamment contre le péché de provoquer des dommages à la création, attirant l’attention sur la crise morale et spirituelle qui est à la base des problèmes environnementaux et de la dégradation. Répondant à l’attention croissante pour l’intégrité de la création, la Troisième Assemblée Œcuménique Européenne (Sibiu, 2007), proposait de célébrer un « Temps pour la Création » d’une durée de cinq semaines entre le 1er septembre (mémoire orthodoxe de la divine création) et le 4 octobre (mémoire de François d’Assise dans l’Église catholique et dans certaines autres traditions occidentales). A partir de ce moment cette initiative, avec l’appui du Conseil Mondial des Églises, a inspiré de nombreuses activités œcuméniques dans diverses parties du monde. Ce doit être aussi un motif de joie le fait que dans le monde entier des initiatives similaires, qui promeuvent la justice environnementale, la sollicitude envers les pauvres et l’engagement responsable à l’égard de la société, font se rencontrer des personnes, surtout des jeunes, de divers contextes religieux. Chrétiens et non-chrétiens, personnes de foi et de bonne volonté, nous devons être unis pour montrer de la miséricorde envers notre maison commune – la terre – et valoriser pleinement le monde dans lequel nous vivons comme lieu de partage et de communion.

1. La terre crie…

Avec ce Message, je renouvelle le dialogue avec chaque personne qui habite cette planète au sujet des souffrances qui affligent les pauvres et la dévastation de l’environnement. Dieu nous a fait don d’un jardin luxuriant, mais nous sommes en train de le transformer en une étendue polluée de « décombres, de déserts et de saletés » (Enc. Laudato si’, n. 161). Nous ne pouvons pas nous résigner ou être indifférents à la perte de la biodiversité et à la destruction des écosystèmes, souvent provoquées par nos comportements irresponsables et égoïstes. « A cause de nous, des milliers d’espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. Nous n’en avons pas le droit » (ibid. n. 33).

La planète continue à se réchauffer, en partie à cause de l’activité humaine : 2015 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée et probablement 2016 le sera encore plus. Cela provoque sécheresse, inondations, incendies et événements météorologiques extrêmes toujours plus graves. Les changements climatiques contribuent aussi à la crise poignante des migrants forcés. Les pauvres du monde, qui sont aussi les moins responsables des changements climatiques, sont les plus vulnérables et en subissent déjà les effets.

Comme l’écologie intégrale le met en évidence, les êtres humains sont profondément liés les uns aux autres et à la création dans son ensemble. Quand nous maltraitons la nature, nous maltraitons aussi les êtres humains. En même temps, chaque créature a sa valeur propre intrinsèque qui doit être respectée. Écoutons « tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (ibid. n. 49), et cherchons à comprendre attentivement comment pouvoir assurer une réponse adéquate et rapide.

2. …parce que nous avons péché

Dieu nous a donné la terre pour la cultiver et la garder (cf. Gn 2, 15) avec respect et équilibre. La cultiver « trop » – c’est-à-dire en l’exploitant de manière aveugle et égoïste –, et la garder peu est un péché.

Avec courage le cher Patriarche Œcuménique Bartholomée a, à maintes reprises et prophétiquement, mis en lumière nos péchés contre la création : « Que les hommes détruisent la diversité biologique dans la création de Dieu ; que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes polluent les eaux, le sol, l’air : tout cela, ce sont des péchés ». En effet, « un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu ».[2]

Face à ce qui arrive à notre maison, puisse le Jubilé de la Miséricorde appeler les fidèles chrétiens « à une profonde conversion intérieure » (Enc. Laudato si’, n. 217), soutenue de façon particulière par le Sacrement de la Pénitence. En cette Année jubilaire, apprenons à chercher la miséricorde de Dieu pour les péchés contre la création que jusqu’à maintenant nous n’avons pas su reconnaître et confesser ; et engageons-nous à accomplir des pas concrets sur la route de la conversion écologique, qui demande une claire prise de conscience de notre responsabilité à l’égard de nous-mêmes, du prochain, de la création et du Créateur (cf. ibid. nn. 10 ; 229).

3. Examen de conscience et repentir

Le premier pas sur ce chemin est toujours un examen de conscience, qui « implique gratitude et gratuité, c’est-à-dire une reconnaissance du monde comme don reçu de l’amour du Père, ce qui a pour conséquence des attitudes gratuites de renoncement et des attitudes généreuses […] Cette conversion implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle. Pour le croyant, le monde ne se contemple pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en reconnaissant les liens par lesquels le Père nous a unis à tous les êtres » (ibid. n. 220).

A ce Père plein de miséricorde et de bonté, qui attend le retour de chacun de ses enfants, nous pouvons nous adresser en reconnaissant nos péchés envers la création, les pauvres et les générations futures. « Dans la mesure où tous nous causons de petits préjudices écologiques », nous sommes appelés à reconnaître « notre contribution, petite ou grande, à la défiguration et à la destruction de la création ».[3] C’est le premier pas sur le chemin de la conversion.

En l’an 2000, qui fut aussi une Année jubilaire, mon prédécesseur saint Jean-Paul II a invité les catholiques à reconnaître leurs torts pour l’intolérance religieuse passée et présente, ainsi que pour les injustices commises envers les Juifs, les femmes, les peuples indigènes, les immigrés, les pauvres et les enfants à naître. En ce Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, j’invite chacun à faire de même. Comme individus, désormais habitués à des styles de vie entrainés soit par une culture mal comprise du bien-être soit par un « désir désordonné de consommer plus qu’il n’est réellement nécessaire » (ibid. n. 123), et comme participants d’un système « qui a imposé la logique du profit à n’importe quel prix, sans penser à l’exclusion sociale ou à la destruction de la nature »,[4] repentons-nous du mal que nous faisons à notre maison commune.

Après un sérieux examen de conscience et habités par ce repentir, nous pouvons confesser nos péchés contre le Créateur, contre la création, contre nos frères et nos sœurs. « Le catéchisme de l’Église catholique nous fait voir le confessionnal comme un lieu où la vérité nous rend libres pour une rencontre ».[5] Nous savons que « Dieu est plus grand que notre péché »,[6] que tous les péchés, y compris ceux contre la création. Nous les confessons parce que nous sommes repentants et que nous voulons changer. Et la grâce miséricordieuse de Dieu que nous recevons dans le Sacrement nous aidera à le faire.

4. Changer de route

L’examen de conscience, le repentir et la confession au Père riche en miséricorde conduisent à un ferme propos de changer de vie. Et cela doit se traduire en attitudes et comportements concrets plus respectueux de la création, comme par exemple de faire un usage raisonnable du plastique et du papier, de ne pas gaspiller l’eau, la nourriture et l’énergie électrique, de trier les déchets, de traiter avec soin les autres êtres vivants, d’utiliser les transports publics et de partager un même véhicule entre plusieurs personnes, et ainsi de suite (cf. Enc. Laudato si’, n. 211). Nous ne devons pas croire que ces efforts sont trop petits pour améliorer le monde. Ces actions « suscitent sur cette terre un bien qui tend à se répandre toujours, parfois de façon invisible » (ibid., n. 212) et encouragent « un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation » (ibid., n. 222).

Egalement l’intention de changer de vie doit imprégner notre manière de contribuer à construire la culture et la société dont nous faisons partie : en effet « la préservation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacité de cohabitation et de communion » (ibid., n. 228). L’économie et la politique, la société et la culture ne peuvent pas être dominées par une mentalité du court terme et de la recherche d’un gain financier ou électoral immédiat. Elles doivent au contraire être d’urgence réorientées vers le bien commun, qui comprend la durabilité et la sauvegarde de la création.

Un cas concret est celui de la “dette écologique” entre le Nord et le Sud du monde (cf. ibid., nn. 51-52). Sa restitution demanderait de prendre soin de l’environnement des pays plus pauvres, leur fournissant des ressources financières et une assistance technique qui les aident à gérer les conséquences des changements climatiques et à promouvoir le développement durable.

La protection de la maison commune demande un consensus politique croissant. En ce sens, c’est un motif de satisfaction qu’en septembre 2015 les pays du monde aient adopté les Objectifs de Développement durable, et que, en décembre 2015, ils aient approuvé l’Accord de Paris sur les changements climatiques, qui fixe l’objectif exigeant mais fondamental de contenir l’augmentation de la température globale. Maintenant les gouvernements ont le devoir de respecter les engagements qu’ils ont pris, tandis que les entreprises doivent assumer leur part de façon responsable, et il revient aux citoyens d’exiger qu’il en soit ainsi, et qu’on vise même des objectifs toujours plus ambitieux.

Changer de route consiste donc à « respecter scrupuleusement le commandement originel de préserver la création de tout mal, soit pour notre bien soit pour le bien des autres êtres humains ».[7] Une question peut nous aider à ne pas perdre de vue l’objectif : « Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent » (Enc. Laudato si’, n. 160).

5. Une nouvelle œuvre de miséricorde

« Rien n’unit davantage à Dieu qu’un acte de miséricorde – qu’il s’agisse de la miséricorde avec laquelle le Seigneur nous pardonne nos péchés, ou qu’il s’agisse de la grâce qu’il nous accorde pour pratiquer les œuvres de miséricorde en son nom ».[8]

Paraphrasant saint Jacques, « la miséricorde sans les œuvres est morte en elle-même. […] A cause des mutations de notre univers mondialisé, certaines pauvretés matérielles et spirituelles se sont multipliées : laissons donc place à l’imagination de la charité pour distinguer de nouvelles modalités d’action. De cette façon, la voie de la miséricorde deviendra toujours plus concrète ».[9]

La vie chrétienne inclut la pratique des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles traditionnelles.[10] « Il est vrai que nous pensons d’habitude aux œuvres de miséricorde, séparément, et en tant que liées à une œuvre : hôpitaux pour les malades, cantines pour ceux qui ont faim, maisons d’accueil pour ceux qui sont dans la rue, écoles pour ceux qui ont besoin d’instruction, le confessionnal et la direction spirituelle pour celui qui a besoin de conseil et de pardon… Mais si nous les regardons ensemble, le message est que l’objet de la miséricorde est la vie humaine elle-même et dans sa totalité ».[11]

Évidemment la vie humaine elle-même et dans sa totalité comprend la sauvegarde de la maison commune. Donc, je me permets de proposer un complément aux deux listes traditionnelles des sept œuvres de miséricorde, ajoutant à chacune la sauvegarde de la maison commune.

Comme œuvre de miséricorde spirituelle, la sauvegarde de la maison commune demande « la contemplation reconnaissante du monde » (Enc. Laudato si’, n. 214) qui « nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre » (ibid., n. 85). Comme œuvre de miséricorde corporelle, la sauvegarde de la maison commune demande les « simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme […] et se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur » (ibid., nn. 230-231).

6. En conclusion, prions

Malgré nos péchés et les terribles défis que nous avons face à nous, ne perdons jamais l’espérance : « Le Créateur ne nous abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son projet d’amour, il ne se repent pas de nous avoir créés […] parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins » (ibid., nn. 13 ; 245). En particulier le 1er septembre, et ensuite pour tout le reste de l’année, nous prions :

« Ô Dieu des pauvres,

aide-nous à secourir les abandonnés

et les oubliés de cette terre

qui valent tant à tes yeux. […]

Ô Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde

comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre (ibid., n. 246).

Ô Dieu de miséricorde, accorde-nous de recevoir ton pardon

et de transmettre ta miséricorde dans toute notre maison commune.

Loué sois-tu.

Amen.

 

MESSAGE OF HIS HOLINESS

POPE FRANCIS

FOR THE CELEBRATION OF THE

WORLD DAY OF PRAYER FOR THE CARE OF CREATION

1 SEPTEMBER 2016

 

Show Mercy to our Common Home

 

United with our Orthodox brothers and sisters, and with the support of other Churches and Christian communities, the Catholic Church today marks the “World Day of Prayer for the Care of Creation”. This Day offers “individual believers and communities a fitting opportunity to reaffirm their personal vocation to be stewards of creation, to thank God for the wonderful handiwork which he has entrusted to our care, and to implore his help for the protection of creation as well as his pardon for the sins committed against the world in which we live.” [1]

It is most encouraging that concern for the future of our planet is shared by the Churches and Christian communities, together with other religions. Indeed, in past decades numerous efforts have been made by religious leaders and organizations to call public attention to the dangers of an irresponsible exploitation of our planet. Here I would mention Patriarch Bartholomew of Constantinople who, like his predecessor Patriarch Dimitrios, has long spoken out against the sin of harming creation and has drawn attention to the moral and spiritual crisis at the root of environmental problems. In response to a growing concern for the integrity of creation, the Third European Ecumenical Assembly in Sibiu in 2007 proposed celebrating a “Time for Creation” during the five weeks between 1 September (the Orthodox commemoration of God’s creation) and 4 October (the commemoration of Francis of Assisi in the Catholic Church and some other Western traditions). This initiative, supported by the World Council of Churches, has since inspired many ecumenical activities in different parts of the world. It is also encouraging that throughout the world similar initiatives promoting environmental justice, concern for the poor and responsible social commitment have been bringing together people, especially young people, from diverse religious backgrounds. Christians or not, as people of faith and goodwill, we should be united in showing mercy to the earth as our common home and cherishing the world in which we live as a place for sharing and communion.

1. The earth cries out …

With this Message, I renew my dialogue with “every person living on this planet” (Laudato Si’, 3) about the sufferings of the poor and the devastation of the environment. God gave us a bountiful garden, but we have turned it into a polluted wasteland of “debris, desolation and filth” (ibid., 161). We must not be indifferent or resigned to the loss of biodiversity and the destruction of ecosystems, often caused by our irresponsible and selfish behaviour. “Because of us, thousands of species will no longer give glory to God by their very existence, nor convey their message to us. We have no such right” (ibid., 33).

Global warming continues, due in part to human activity: 2015 was the warmest year on record, and 2016 will likely be warmer still. This is leading to ever more severe droughts, floods, fires and extreme weather events. Climate change is also contributing to the heart-rending refugee crisis. The world’s poor, though least responsible for climate change, are most vulnerable and already suffering its impact.

As an integral ecology emphasizes, human beings are deeply connected with all of creation. When we mistreat nature, we also mistreat human beings. At the same time, each creature has its own intrinsic value that must be respected. Let us hear “both the cry of the earth and the cry of the poor” (Laudato Si’, 49), and do our best to ensure an appropriate and timely response.

2. … for we have sinned

God gave us the earth “to till and to keep” (Gen 2:15) in a balanced and respectful way. To till too much, to keep too little, is to sin.

My brother, Ecumenical Patriarch Bartholomew has courageously and prophetically continued to point out our sins against creation. “For human beings… to destroy the biological diversity of God’s creation; for human beings to degrade the integrity of the earth by causing changes in its climate, by stripping the earth of its natural forests or destroying its wetlands; for human beings to contaminate the earth’s waters, its land, its air, and its life – these are sins.” Further, “to commit a crime against the natural world is a sin against ourselves and a sin against God.” [2]

In the light of what is happening to our common home, may the present Jubilee of Mercy summon the Christian faithful “to profound interior conversion” (Laudato Si’, 217), sustained particularly by the sacrament of Penance. During this Jubilee Year, let us learn to implore God’s mercy for those sins against creation that we have not hitherto acknowledged and confessed. Let us likewise commit ourselves to taking concrete steps towards ecological conversion, which requires a clear recognition of our responsibility to ourselves, our neighbours, creation and the Creator (ibid., 10 and 229).

3. An examination of conscience and repentance

The first step in this process is always an examination of conscience, which involves “gratitude and gratuitousness, a recognition that the world is God’s loving gift, and that we are called quietly to imitate his generosity in self-sacrifice and good works… It also entails a loving awareness that we are not disconnected from the rest of creatures, but joined in a splendid universal communion. As believers, we do not look at the world from without but from within, conscious of the bonds with which the Father has linked us to all beings” (Laudato Si’, 220).

Turning to this bountiful and merciful Father who awaits the return of each of his children, we can acknowledge our sins against creation, the poor and future generations. “Inasmuch as we all generate small ecological damage,” we are called to acknowledge “our contribution, smaller or greater, to the disfigurement and destruction of creation.”[3] This is the first step on the path of conversion.

In 2000, also a Jubilee Year, my predecessor Saint John Paul II asked Catholics to make amends for past and present religious intolerance, as well as for injustice towards Jews, women, indigenous peoples, immigrants, the poor and the unborn. In this Extraordinary Jubilee of Mercy, I invite everyone to do likewise. As individuals, we have grown comfortable with certain lifestyles shaped by a distorted culture of prosperity and a “disordered desire to consume more than what is really necessary” (Laudato Si’, 123), and we are participants in a system that “has imposed the mentality of profit at any price, with no concern for social exclusion or the destruction of nature.”[4] Let us repent of the harm we are doing to our common home.

After a serious examination of conscience and moved by sincere repentance, we can confess our sins against the Creator, against creation, and against our brothers and sisters. “The Catechism of the Catholic Church presents the confessional as the place where the truth makes us free.”[5] We know that “God is greater than our sin,”[6] than all our sins, including those against the environment. We confess them because we are penitent and desire to change. The merciful grace of God received in the sacrament will help us to do so.

4. Changing course

Examining our consciences, repentance and confession to our Father who is rich in mercy lead to a firm purpose of amendment. This in turn must translate into concrete ways of thinking and acting that are more respectful of creation. For example: “avoiding the use of plastic and paper, reducing water consumption, separating refuse, cooking only what can reasonably be consumed, showing care for other living beings, using public transport or car-pooling, planting trees, turning off unnecessary lights, or any number of other practices” (Laudato Si’, 211). We must not think that these efforts are too small to improve our world. They “call forth a goodness which, albeit unseen, inevitably tends to spread” and encourage “a prophetic and contemplative lifestyle, one capable of deep enjoyment free of the obsession with consumption” (ibid., 212, 222).

In the same way, the resolve to live differently should affect our various contributions to shaping the culture and society in which we live. Indeed, “care for nature is part of a lifestyle which includes the capacity for living together and communion” (Laudato Si’, 228). Economics and politics, society and culture cannot be dominated by thinking only of the short-term and immediate financial or electoral gains. Instead, they urgently need to be redirected to the common good, which includes sustainability and care for creation.

One concrete case is the “ecological debt” between the global north and south (cf. Laudato Si’, 51-2). Repaying it would require treating the environments of poorer nations with care and providing the financial resources and technical assistance needed to help them deal with climate change and promote sustainable development.

The protection of our common home requires a growing global political consensus. Along these lines, I am gratified that in September 2015 the nations of the world adopted the Sustainable Development Goals, and that, in December 2015, they approved the Paris Agreement on climate change, which set the demanding yet fundamental goal of halting the rise of the global temperature. Now governments are obliged to honour the commitments they made, while businesses must also responsibly do their part. It is up to citizens to insist that this happen, and indeed to advocate for even more ambitious goals.

Changing course thus means “keeping the original commandment to preserve creation from all harm, both for our sake and for the sake of our fellow human beings.”[7] A single question can keep our eyes fixed on the goal: “What kind of world do we want to leave to those who come after us, to children who are now growing up?” (Laudato Si’, 160).

5. A new work of mercy

“Nothing unites us to God more than an act of mercy, for it is by mercy that the Lord forgives our sins and gives us the grace to practise acts of mercy in his name.”[8]

To paraphrase Saint James, “we can say that mercy without works is dead … In our rapidly changing and increasingly globalized world, many new forms of poverty are appearing. In response to them, we need to be creative in developing new and practical forms of charitable outreach as concrete expressions of the way of mercy.”[9]

The Christian life involves the practice of the traditional seven corporal and seven spiritual works of mercy.[10] “We usually think of the works of mercy individually and in relation to a specific initiative: hospitals for the sick, soup kitchens for the hungry, shelters for the homeless, schools for those to be educated, the confessional and spiritual direction for those needing counsel and forgiveness… But if we look at the works of mercy as a whole, we see that the object of mercy is human life itself and everything it embraces.”[11]

Obviously “human life itself and everything it embraces” includes care for our common home. So let me propose a complement to the two traditional sets of seven: may the works of mercy also include care for our common home.

As a spiritual work of mercy, care for our common home calls for a “grateful contemplation of God’s world” (Laudato Si’, 214) which “allows us to discover in each thing a teaching which God wishes to hand on to us” (ibid., 85). As a corporal work of mercy, care for our common home requires “simple daily gestures which break with the logic of violence, exploitation and selfishness” and “makes itself felt in every action that seeks to build a better world” (ibid., 230-31).

6. In conclusion, let us pray

Despite our sins and the daunting challenges before us, we never lose heart. “The Creator does not abandon us; he never forsakes his loving plan or repents of having created us… for he has united himself definitively to our earth, and his love constantly impels us to find new ways forward” (Laudato Si’, 13; 245). In a particular way, let us pray on 1 September, and indeed throughout the year:

“O God of the poor,

help us to rescue the abandoned

and forgotten of this earth,

who are so precious in your eyes…

God of love, show us our place in this world

as channels of your love

for all the creatures of this earth” (ibid., 246),

God of mercy, may we receive your forgiveness

and convey your mercy throughout our common home.

Praise be to you!

Amen.

[1] Letter for the Establishment of the “World Day of Prayer for the Care of Creation” (6 August 2015).

[2] Address in Santa Barbara, California (8 November 1997).

[3] Bartholomew I, Message for the Day of Prayer for the Protection of Creation (1 September 2012).

[4] Address to the Second World Meeting of Popular Movements, Santa Cruz de la Sierra, Bolivia (9 July 2015).

[5] Third Meditation, Retreat during the Jubilee for Priests, Basilica of Saint Paul Outside the Walls, Rome (2 June 2016).

[6] General Audience of 30 March 2016.

[7] Bartholomew I, Message for the Day of Prayer for the Protection of Creation, 1.9.1997.

[8] First Meditation, Retreat during the Jubilee for Priests, Basilica of Saint John Lateran, Rome (2 June 2016).

[9] General Audience of 30 June 2016.

[10] The corporal works of mercy are feeding the hungry, giving drink to the thirsty, clothing the naked, welcoming the stranger, visiting the sick, visiting the imprisoned, burying the dead. The spiritual works of mercy are counselling the doubtful, instructing the ignorant, admonishing sinners, consoling the afflicted, forgiving offenses, bearing patiently those who do us ill, praying for the living and the dead.

[11] Third Meditation, Retreat for the Jubilee for Priests, Basilica of Saint Paul Outside the Walls, Rome (2 June 2016).