Pourquoi le principe de subsidiarité est-il si important aujourd’hui? Analyse de Jean-Yves NAUDET publiée sur le site aleteia.org . La subsidiarité, qui doit s’appliquer en tous domaines, est la réponse naturelle et chrétienne au faux débat entre individualisme et collectivisme. Elle est en profondeur “une expression de l’inaliénable liberté humaine” (Benoît XVI).

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POURQUOI LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ EST-IL SI IMPORTANT AUJOURD’HUI ?
La subsidiarité, qui doit s’appliquer en tous domaines, est la réponse naturelle et chrétienne au faux débat entre individualisme et collectivisme. Elle est en profondeur « une expression de l’inaliénable liberté humaine » (Benoit XVI)
  • 1.Le principe de subsidiarité signifie que les choses doivent se passer au plus bas niveau possible. C’est un principe logique, qui respecte l’homme et sa liberté. « La subsidiarité est une expression de l’inaliénable liberté humaine » (Benoit XVI). L’homme n’est pas un simple individu, mais un être social, donc une personne qui s’épanouit en lien avec d’autres personnes.
  • 2.Historiquement, l’oubli des corps intermédiaires a créé un débat vicié entre individualisme et collectivisme. Dès le XIXe siècle, l’enseignement social de l’Église a dénoncé cet oubli des corps intermédiaires.
  • 3.En 1931, Quadragesimo Anno définit la subsidiarité comme « un principe essentiel » et « grave ». Il ne faut pas confondre la subsidiarité avec la seule décentralisation. La subsidiarité n’est pas non plus un principe de non-intervention, mais, comme le disait Jean-Paul II : « La dimension sociale de l’homme ne s’épuise pas dans l’État »
  • 4.Le principe de subsidiarité a été reconnu assez récemment publiquement et au niveau européen. Mais son application au niveau de l’Europe se fait aujourd’hui à contresens. L’Europe a mis en place une subsidiarité à l’envers. Il y a de nombreux dysfonctionnements dans l’application du principe de subsidiarité en Europe.
  • 5.En pratique, le principe de subsidiarité devrait s’appliquer aussi à l’intérieur de chaque institution,, y compris des entreprises. Celles-ci ont découvert tardivement les bienfaits du principe de subsidiarité. L’éducation nationale gagnerait beaucoup à autoriser le libre choix de l’école par les parents, car les parents sont les premiers responsables éducatifs. La décentralisation n’est pas réelle tant qu’il n’y a pas d’autonomie réelle et l’obligation de s’assurer n’implique pas que ce soit auprès d’un monopole. Une autorité morale mondiale, souhaitable, ne pourrait reposer que sur le principe de subsidiarité.
  • 6.La critique de l’État catalogue ceux qui contestent son poids excessif assez automatiquement comme des ultralibéraux, mais il faut sortir de cette fausse dialectique qui est une impasse. Il faut que l’État respecte l’autonomie de la société civile, et dialogue avec elle, sinon on est pris entre les deux tentations que sont l’individualisme et l’assistanat.
  • 7.Au final, les résultats montrent que les pays les plus respectueux du principe de subsidiarité sont aussi les plus efficaces. On gagnerait beaucoup à s’ouvrir davantage au principe de subsidiarité, non seulement en dignité des personnes, mais aussi en efficacité